Azaël

Ça y est.

Après de longs mois de lecture, de corrections, de relecture, de re-corrections et de re-relecture et de re-re-corrections, le premier tome d’ANIMA est enfin prêt pour sa réédition. Illustrée, augmentée, nous voulions absolument qu’elle fasse honneur au prix des auteurs inconnus qui lui a été décerné lors de sa première édition en 2018.

À l’époque, j’en avais entendu parler par la blogosphère. Curieux, j’avais commandé cette première version proposée par une plateforme d’auto-édition bien connue.

La couverture était très sympa.

 

 

L’histoire elle-même m’a rapidement emballé – même si le dernier young adult que j’ai lu parlait d’un jeune sorcier avec une cicatrice sur le front. J’ai aussitôt aimé ce lien avec les animaux, la quête initiatique des enfants, les inquiétudes des parents… Des personnages particuliers, comme Thanius et Rosalyne, m’ont enchanté ; d’autres, comme le vieux ktanos, m’intriguent encore. Oui, je suis particulièrement fan des personnages secondaires.

 

Certains points me paraissaient néanmoins perfectibles. Je relevai ici et là quelques incohérences ou raccourcis qui me semblaient mériter des éclaircissements. J’y reviendrai plus bas.

Ce qui ne m’a pas plu du tout, c’était la mise en page. Je suis un maniaque du livre. Dès qu’une police change de taille, ça dérange ma lecture. Dès qu’on passe d’une présentation « justifiée » à une présentation « à gauche », ça me fait saigner les yeux.

 

J’allais contacter Mary Sara pour lui signaler ces soucis (je suis un amateur bien connu de certaines ME : quand j’achète un livre, je veux qu’il soit impeccable…) lorsqu’elle a annoncé sur les réseaux qu’ANIMA était retenu en maison d’édition. Bravo ! Sa nouvelle équipe ne pourrait qu’améliorer son travail bien mieux que je ne l’aurais fait.

Le temps a passé.

Au mois de mai 2020, j’ai eu la surprise de recevoir un courriel de Mary me proposant de tisser un réseau de collaboration entre auteurs indépendants. Son expérience en ME ne lui avait pas plu du tout. Elle préférait sa liberté et recherchait des auteurs se soutenant les uns les autres tout en partageant son besoin d’autonomie. Moi, je veux bien, mais pour promouvoir nos livres, il faudrait d’abord que nous commencions par les lire et que nous échangions en toute sincérité sur leurs qualités et leurs défauts.

De notre collaboration est né le label Libraginaire. Le projet a pris quelques années à prendre forme, à force de travail de comparaison de statuts juridiques entre la Suisse et la France.

 

Parallèlement, nous avancions régulièrement sur ANIMA.
Conserver le titre ? Le changer ? Déplacer telle ou telle information ? Cette scène, par exemple. Tu es sûre ? Pourquoi ce personnage fait ça ? Où sont les soldats et les ministres de la reine Sorhia ? Quoi, elle a fait abattre les remparts de sa cité et congédié toute son armée ? Et si elle est attaquée ? Oui, elle est balaise, et alors ? Elle a le don d’ubiquité aussi ? Et lorsqu’elle sera morte, qui protégera son peuple ?
Et ce chapitre-là… Attends… Mince ! La timeline de ce personnage ne correspond pas du tout à celle de la trame principale !
Attends, attends. J’ai besoin que tu m’expliques tout ton lore, là. C’est quoi, ces quêtes ? Depuis quand ont-elles lieu ? Où ? Comment ? Parle-moi un peu de l’histoire de ton monde. Je suis désolé mais, si ce point est absolument génial, ce détail ne fonctionne pas du tout. Ah. Il faut le reprendre sur plusieurs chapitres… Ben… Au boulot.

 

Oui, Mary a bien râlé. M’en fous, il faut ce qu’il faut.

J’avoue avoir été un casse-pied de classe internationale. Avec Wotan aussi, pour la couverture. Mais cela nous permet aujourd’hui de vous proposer cette réédition dont nous sommes très fiers.

À présent, l’avenir de cette aventure vous appartient. J’espère que vous lui ferez le meilleur accueil possible !

De mon côté, retour au tome 2. J’ai bien ragé pour les 3 mois de travail perdus suite à une mise à jour de ma liseuse. Je m’y remets très bientôt – sur papier, cette fois-ci. Je vous préviens, il est prenant 😉

Objectif : vous le proposer avant la fin de l’année.

Quant au tome 3… Je ne vous dis rien mais… Jenevousdisrienjenevousdisrienjenevousdisrien…

 

En avant !

MARY

6 ans depuis sa publication.

4 ans depuis qu’il a été retiré de la vente.

13 ans depuis que j’ai déposé la première ligne sur un carnet et je ne compte pas depuis que j’ai commencé à construire ce monde dans mon imagination.

C’est un long processus et les lecteurs attendent… J’ai souvent ressenti de la culpabilité par rapport à eux. Ce qu’ils veulent, c’est la suite, et moi je suis encore en train de perfectionner le premier tome.

Je me suis lancée dans l’auto-édition avec des notions basiques de recherche Google. Donc pas grand-chose. J’ai fait appel à une plateforme en me disant que cela m’aiderait. Aujourd’hui, je pense qu’une exclusivité Amazon aurait été bien plus efficace. Oui, mais voilà, la Suisse n’est pas friande d’Amazon. En tant qu’auteur, nous ne pouvons même pas commander nos exemplaires.

 

 

Malgré mes notions basiques, j’ai réussi à créer une communauté en or sur Instagram. Des lecteurs au soutien sans faille qui aujourd’hui encore attendent patiemment la suite, mais qui m’encouragent également pour ce lancement. J’ai été authentique et ils me l’ont rendu au centuple.

 

Le lancement arrive et vous voudrez sûrement savoir en quoi consistent les changements entre la première et la seconde version d’ANIMA. Voici une petite liste non exhaustive et sans spoil :

 

La couverture :

Ah bon ? C’est vrai, Mary ? On n’avait pas vu !

Wotan a fait un travail incroyable sur cette couverture. Vous pouvez d’ailleurs en savoir plus en suivant ces liens.

 

Illustrations internes :

Le travail d’Edouard a été incroyable et j’ai hâte de vous le partager. Voici une de mes illustrations préférées.

 

La mise en page:

Ça n’a l’air de rien, mais franchement ça a été un gros boulot.

J’ai essayé de passer par Indesign, tout d’abord avec un succès modéré, puis un échec total, car le logiciel refusait de garder certaines de mes phrases en italique lors de l’importation.

Nous avons donc fait la mise en page sur Word (que je déteste de plus en plus profondément). Le résultat est nickel avec les illustrations.

 

La sensation de flou :

Cela a été un choix compliqué pour moi.

En fait, dans la première version, nous découvrions les éléments en même temps que les enfants, mais les adultes avaient l’air d’ahuris qui tombaient d’une autre planète : « Ah bon ? Il se passe ça sur Terhae ? »

Du coup, cela a été amélioré.

La menace aussi a été clarifiée. Je ne peux rien dire sans spoil, mais vous verrez. Il n’y a toujours pas de gros méchant en mode « HA ! HA ! C’est moi », ce n’est pas mon genre.

J’aime les menaces vicieuses, pernicieuses, qui montent en puissance sans se faire voir.

Cette partie a été possible à cause de M. Casse-pied de classe internationale qui se transformait en enfant de 5 ans dans sa phase : « Pourquoi ? » à laquelle j’avais interdiction de répondre : « PARCE QUE ! »

 

Azaël répond:

Je me drape dans ma cape et je m’en vais comme un prince…

 

 

Un nouveau personnage :

Oui !!! Il y a en avait pas assez ! (cuf cuf) Il y a une liste à la fin du livre si jamais, mais pour ceux qui n’aiment pas lorsqu’il y a beaucoup de personnages, passez votre chemin. Je suis psy systémicienne et j’ai trois enfants, les liens entre les personnages, c’est mon kiff.

Je m’égare, ce personnage vient répondre à un manque dans le livre. Il représente l’ancrage dont Terhae avait besoin. Je n’en dirai pas plus pour l’instant.

 

Azaël répond:

C’est l’Anima du personnage qui est important. Ceux qui suivent @maerysara le reconnaîtront aussitôt 😊

 

 

L’épanouissement d’un personnage :

Sorhia était une mère dévouée, un peu sacrificielle, et parfois à la limite de la folie. N’ayez pas peur, elle l’est toujours un peu, voire même beaucoup, mais elle est aussi devenue reine. Ce manque de prise en charge de son royaume n’était pas possible pour M. Casse-pied de classe internationale.

Je l’ai résolu d’une manière différente de ce qu’il aurait voulu. Par exemple : il n’y a TOUJOURS PAS de remparts dans la ville de Cyar. Faut comprendre, nous, les hobbits suisses, on se cache à l’intérieur de trous dans les montagnes.

 

Un chapitre de plus :

Absolument tous les chapitres ont été modifiés, celui ayant subi le moins de changements est le premier. Les autres ont été améliorés soit dans leur structure soit dans la construction des phrases. Éléments ajoutés ou enlevés pour fluidifier.

 

Cette version est donc augmentée, illustrée et beaucoup plus aboutie grâce au travail d’orfèvre d’Azaël qui, depuis sa première lecture, a su voir le potentiel de cette histoire. Il a combattu mes grognements, mes « j’en ai marre » (parce que oui je dois l’avouer, je ne pouvais plus le voir ce premier tome).

Les discussions ont été nombreuses, parfois difficiles, mais le résultat est simplement: Wouah !

 

Vous :

Merci à vous d’être là. Toujours et encore. Le tome 1 sera bientôt entre vos mains et nous avons hâte d’avoir vos retours.

 

Libraginaire