Question qui tourne sur les réseaux selon les périodes.

À Libraginaire, nous avons décidé de nous la poser, car nous venons de terminer le prologue du tome 1 d’Anima.

À présent qu’il est fini, nous avons des doutes sur son utilité.

 

 

 Dans cet article, nous allons essayer de résumer les « pour » et les « contre », avant de vous demander votre avis.

 

MARY

La première version d’Anima n’avait pas de prologue. Il avait déjà été tellement compliqué pour moi d’écrire le synopsis que d’imaginer écrire un prologue d’introduction à mon monde me donnait des nausées

 

 

J’aimais aussi le fait que le livre commence avec :

« Les nuages bougeaient lentement dans l’immensité du ciel d’azur typique du pays de Ryatil. Cette contrée se partageait en plaines vert foncé s’étendant à l’infini, contrastant avec la chaîne de pics acérés, toujours enneigés, en arrière-fond. En son centre, Cyar, la capitale, siégeait au bord d’un lac immense, alimenté par les eaux cristallines des rivières nées dans la montagne. Vu du ciel, le lac donnait une impression tentaculaire, avec d’un côté ses cours d’eau, de l’autre la forêt délimitant les frontières du pays. Les étendues verdoyantes de Ryatil étaient parcourues d’innombrables troupeaux de chevaux sauvages. Ils ajoutaient un sentiment de liberté et de pureté à la beauté émanant de ces paysages.

Dans une plaine non loin de la capitale, l’herbe haute cachait une jeune fille allongée sur le dos, qui contemplait comme à son habitude les immenses nuages molletonneux, paresseusement poussés par une brise légère. »

Moi, je trouve que ça le fait…

J’ai aussi l’impression que tout poser au début trop clairement enlève une partie de découverte au lecteur.

MAIS… ben oui, sinon ce n’est pas drôle.

 

Je dois avouer que ce prologue permet de poser l’histoire de Terhae.

Beaucoup plus facile à réaliser quand on a fini d’écrire la trilogie (ce qui n’était pas le cas en 2018).

Il y a différents arcs de l’évolution de ce monde en filigrane qui s’entremêlent au fur et à mesure des trois tomes, pour ensuite se révéler aux bons moments de l’intrigue. Oui, c’est moi qui choisis les bons moments.

Si je prends d’autres livres, comme par exemple, L’Œuf de Tanglemhor.

Hein ? Quoi ? Je fais du placement de produit ? Pas du tout !

 

C’est l’un des prologues les plus détonants qui m’ait été donné de lire. Le genre de truc, tu t’assois avec ton petit plaid tout doux et ton thé, tu ouvres les premières pages et, à la fin du prologue, tu te rends compte que ta chaise de lecture adorée était en fait une catapulte.

Véridique, j’ai même vérifié pour voir si je n’étais pas décoiffée.

 

De son côté, le prologue des Portes de la mort permet de faire émerger une menace qui sera savamment cachée par Margaret Weis et Tracy Hickman tout au long de cette saga.

Il met direct dans l’ambiance : « OK, le gros méchant là, je veux le rencontrer ».

Donc j’hésite parce que dans certains livres, ça marche et d’autres pas.

C’est pour ça que je me tourne vers vous.

Après, si nous avons suffisamment de réponses, peut-être que nous pourrions mettre le prologue dans la newsletter du site Libraginaire.

Enfin, si ça intéresse assez de monde.

Comment ça, je fais du chantage affectif ?

Mais non, il sera disponible sur ce site, mais des inscriptions à la newsletters, c’est cool aussi. 

 

AZAËL

Écrire ou ne pas écrire un prologue, telle est la question.

Cela s’est naturellement imposé pour L’Œuf de Tanglemhor, afin de planter le décor, avertir le lecteur qu’il ne lisait pas une histoire de licornes à paillettes, l’encourager à reposer le livre s’il avait l’estomac sensible…

 

Le prologue peut alors jouer le rôle de subtils Trigger Warnings.

Vous allez trouver de la violence, du sang, du cannibalisme, de la torture, des morts-vivants (pour le décor) et des gens malpolis. La couleur est annoncée clairement.

Mais bon, en nous penchant sur le prologue d’Anima, j’ai été étonné que Mary ne veuille pas tuer des gens pour dire bonjour.

Je lui ai dit : « Même pas un petit meurtre ? Un petit coup de poignard ? Une baffe ? Rien qu’une petite baffe ! Il faut respecter les lecteurs. Ce sont des sadiques refoulés, ils adorent ça ! »

 

Elle m’a dit un truc du genre qu’elle écrivait pour un public plus jeune, qu’elle voulait émerveiller, faire rêver et elle a conclu en me montrant un GIF de nounours qui envoie des cœurs.

Traumatisé par cette dernière image (et on montre ça aux enfants !), j’ai passé ¼ d’heure en PLS avant qu’elle ne se décide à me dévoiler un passage du tome 3. Quelque peu rasséréné, j’ai réussi à obtenir que les dragons pourraient avoir éventuellement dévoré un ou deux imprudents.

Vous me direz : « C’est peu ». Et vous aurez raison.

Dès lors, ce prologue est-il vraiment utile ?

Certes, il permet de présenter l’histoire de Terhae. Il nous fait rencontrer Thanius et Rosalyne, apprécier leur complicité. C’est chouette. Mais… C’était bien aussi de commencer l’histoire avec des nuages…

Harry Potter commence sans prologue. Le Hobbit s’en passe également très bien (mais pas Le Seigneur des anneaux). Et surtout, il n’y en a pas dans L’Histoire sans fin, c’est dire si le prologue n’est pas un gage de qualité.

Anima s’inscrivant dans la lignée de ces histoires merveilleuses, ne serait-il pas préférable de préserver l’innocence du lecteur au même titre que celle d’Evahny ?

Il va quand même falloir se décider…

La vidéo qui se trouve ICI vous donnera la mesure de notre dilemme.

En cadeau, le teaser ci-dessous.

Nous attendons vos avis !

     

    Libraginaire